De Fortaleza à Salvador
Nous sommes donc de retour à Fortaleza pour passer un dernier week-end en compagnie de Luiz et Rachel, avant de remettre le cap au Sud, avec Salvador en point de mire que l’on doit atteindre le 23 octobre. Nous faisons une première étape de transition à Angicos, après 350 kilomètres de canicule. Comme la route est faite de voies rapides monotones, on décide de repartir aux aurores et d’effectuer en une traite les 475 kilomètres qui nous séparent de la côte au sud de Recife. Mis à part un bouchon à l’entrée de Recife, ça roule bien et c’est tout dégoulinants que l’on atteint la plage de Gaibu, où l’on va rester pour deux nuits. Les activités principales ici sont la baignade, la dégustation des produits de la mer et le farniente, le tout dans un décors paradisiaque…
Nous continuons à longer la côte atlantique en direction du Sud. La route serpente dans les contreforts qui bordent de l’océan et nous traversons des étendues immenses de cultures de canne à sucre. On rejoint ensuite le bord de mer, avec comme décors des plages de sable blanc et une eau turquoise qui défilent sur notre gauche. Nous traversons plusieurs villages de pêcheurs où les gens nous saluent au passage, toujours avec le sourire. Dans l’un de ces villages, nous devons prendre une barge pour traverser le Rio Manguaba, avant de continuer notre route qui est toujours bordée par une végétation abondante où le palmier est omniprésent.
Nous arrivons dans la station balnéaire de Maceió où nous faisons étape pour trois nuits. On y passe une belle soirée de retrouvailles avec nos amis Dima et Itzel, que nous avions rencontré il y a quelques semaines à Alto Paraiso de Goiàs. En plus de la plage et de la baignade, nous faisons un tour dans le centre-ville qui n’est pas sans intérêt. On profite également d’être dans une ville pour régler quelques détails cosmétiques comme faire une lessive, passer chez le dentiste pour moi et chez le coiffeur pour Beate…
Après Maceió qui est la capitale de l’état de Alagoas, nous continuons notre chemin par la route de la côte, toujours en direction du Sud. On est toujours accompagné par le même paysage fait de plantations de canne à sucre et de cocotiers, mais c’est plaisant et pas du tout monotone. Une nouvelle traversée de fleuve en barge nous amène jusqu’à la ville de Aracaju qui est la capitale de l’état de Sergipe, où nous faisons étape pour deux nuits.
Et oui, parfois il pleut aussi au Brésil ! C’est en effet sous la pluie que nous quittons Aracaju et que nous effectuons la majorité des 240 kilomètres qui nous séparent de Praia do Forte. Heureusement qu’il ne fait pas froid, mais ça mouille quand même. Une vague de mauvais temps est annoncée et c’est sous la grisaille et les averses que nous passons deux nuits dans ce charmant village côtier situé juste au nord de Salvador de Bahia, le long de la route des cocotiers. Et comme il faut bien s’occuper par ce temps à ne pas mettre un brésilien dehors, on fait la visite du projet Tamar qui est un centre de réadaptation et de soins pour les tortues marines.
La perturbation s’est calmée et c’est au sec que nous effectuons les derniers kilomètres qui nous séparent de Salvador de Bahia. On y retrouve nos amis Simone et Kiko qui ont pris l’avion depuis São Paulo afin que nous puissions passer le week-end ensemble.
Salvador est l’une des plus anciennes villes d’Amérique Latine. Située sur une péninsule bordant la baie de Tous les Saints (Baia de Todos-os-Santos) sur l'océan Atlantique, la ville fut la première capitale du Brésil de 1549 à 1763 (remplacée ensuite par Rio de Janeiro, puis par Brasilia). Berceau de la culture brésilienne la plus profonde et issue de l’esclavage, cette ville nous rappelle sans cesse l’histoire riche et pesante de son passé. Salvador était le premier port d'esclaves des Amériques et l'influence africaine des descendants des esclaves en fait un centre de la culture afro-brésilienne.
Aujourd’hui on peut dire que la ville est un point de convergence des cultures européennes, africaines et amérindiennes.
Il y a des villes dont le nom seul fait rêver. Des cités porteuses de fantasmes, de rêves et de symboles. C’est à mon avis le cas de Salvador de Bahia, ville évocatrice de tropicalité, de couleurs, de mixité, de sensualité, de saveurs, de métissage, de musiques, de danses, de religions et d’architecture.
Ici, la population chante sur des rythmes afros, danse la capoeira dans les rues et les traditions vaudoues perdurent.
Durant les quatre jours passés à Salvador, nous visitons la grande majorité des sites et lieux d’intérêts dont regorge cette ville magnifique. Le plus célèbre étant l’ancien quartier de Pelourinho, avec ses ruelles aux pavés irréguliers, ses nombreux exemples d’architecture coloniale portugaise et ses multiples églises et autres monuments historiques. Le centre historique de la ville a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985.
Bref, et vous l’aurez certainement compris, Salvador restera pour nous l’une des plus belles villes du Brésil et de l’Amérique Latine. Un véritable coup de cœur que nous avons eu énormément de plaisir à découvrir en compagnie de nos amis Simone et Kiko.
De Fortaleza à Salvador