Pernambouc
On quitte Lençóis et la Chapada Diamantina afin de traverser l‘Etat de Bahia en direction du Nord. La végétation redevient de style désertique et nous commençons à voir de plus en plus de cactus. Autrement rien de spécial à signaler ni à visiter, donc on en profite pour prendre de l’avance mais la chaleur nous incite à ne pas rouler l’après-midi. Après la ville de Capim Grosso, nous effectuons 230 kilomètres d‘une route désespérément rectiligne, dans un environnement d’une sécheresse extrême et sous un soleil de plomb, pour arriver enfin dans la ville de Petrolina. Pour y accéder nous enjambons le Rio São Francisco qui représente la frontière entre l’état de Bahia que nous quittons et celui de Pernambouc où nous arrivons.
Nous avons prévu de passer deux jours dans cette ville afin d’essayer d’obtenir une prolongation de notre autorisation de séjour sur le territoire brésilien. En effet notre visa expire le 4 octobre et nous devons le prolonger afin de pouvoir continuer notre exploration du Brésil. Mais les démarches administratives sont très confuses et après être allés à la Police Fédéral de Petrolina, on nous indique finalement qu’il faut aller à la Police Fédérale de l’aéroport international de Recife, éloigné de plus de 700 kilomètres. On doit donc changer notre itinéraire et dès demain nous prenons la route de Recife afin d’essayer d’obtenir cette fameuse prolongation.
Sinon nous passons le reste de la journée entre la place centrale de Petrolina et sa belle cathédrale, un restaurant typique du Nordeste où nous mangeons un excellent plat à base de cabri, et la piscine de l’hôtel. Ah j’allais oublier de mentionner mon expérience gastronomique du petit déjeuner où j’ai goûté la Bouchada de Bode. C’est un plat traditionnel du Nordeste qui consiste à farcir un estomac de chèvre (tripes) avec ses propres viscères (rognons, foie et intestins). Une délicatesse de la région que vous pouvez voir sur la dernière photo ci-dessous.
Le Pernambouc est l'un des États fédérés du Brésil. Il est situé dans la région Nordeste et il est bordé à l'est par l'océan Atlantique. Notre trajet du jour longe en grande partie le Rio São Francisco dont l’eau est utilisée afin d’irriguer de vastes exploitations fruitières. On y trouve des plantations de bananes, de mangues, de pastèques et même de la vigne. Il fait toujours aussi chaud et après quelques 240 kilomètres nous atteignons la petite ville de Belem de São Francisco, également située au bord du fleuve. On y découvre un joli petit marché couvert proposant essentiellement des fruits et légumes, et l’on constate que l’essentiel de la vie se déroule ici au bord de l’eau.
Cela fait trois jours que des chèvres en liberté se promènent sur le bord de la route, ce qui rend la conduite plutôt stressante. Il faut une attention de tous les instants car ces charmantes bestioles sont plutôt imprévisibles dans leur comportement, un peu comme leurs cousines à deux pattes…
Sur la dernière photo vous pouvez voir de la viande en train de sécher au soleil, pour obtenir la Carne do Sol, cette viande salée et séchée qui est l’une des spécialités culinaires du Nordeste. Sinon nous sommes toujours en route en direction de la côte atlantique que nous devrions atteindre demain.
Au départ de Arcoverde la route traverse une zone de collines verdoyantes à quelques 700 mètres d’altitude, ce qui rend la conduite relativement agréable malgré la circulation qui se densifie. Ça ne s’arrange pas à l’approche de la côte et c’est finalement les bouchons qui nous accueillent dès les abords de Recife. Nous devons traverser en partie la ville afin d’atteindre notre hôtel qui se trouve dans la petite ville de Olinda, à une dizaine de kilomètres du centre de Recife.
Olinda a été fondée en 1535 par les portugais, ce qui en fait l'une des plus vieilles cités brésiliennes. C’est une très belle ville qui a été déclarée au patrimoine mondial de l'Unesco en 1982 et qui est aussi considérée comme l’un des plus grands centres culturels du Brésil, notamment grâce à son carnaval. Il fait bon y flâner le long de ses ruelles pavées bordées de maisons colorées. On y trouve également plusieurs magnifiques églises et couvents de style baroque. Et comme elle est située sur une colline, ses nombreuses petites places offrent une vue imprenable sur l’océan et la ville de Recife. En plus le cadre de l’hôtel est splendide, et la piscine fait du bien après la chaleur étouffante de la ville.
Sur les trois jours passés à Olinda, nous en consacrons un à la visite du centre historique de Recife qui est situé sur une petite île et qui est appelé Recife Antigo. Les endroits intéressants se situent aux alentours de la place du Marco Zero qui représente le kilomètre zéro pour toutes les routes partant de Recife. On y trouve quelques beaux bâtiments de style colonial mais malheureusement beaucoup sont en mauvais état à cause des méfaits du sel et de l’humidité, et certainement aussi à cause d’un entretien qui laisse fortement à désirer. On visite le Paço do Frevo qui est un centre culturel dédié au frevo, ce style de danse et de musique originaire de Recife et traditionnellement associé au carnaval brésilien. Nous prenons ensuite une barque à moteur afin d’aller jusque sur la digue où se trouve une exposition de sculptures de l’artiste et sculpteur brésilien Francisco Brennand. Et pour terminer cet intermède culturel nous ne pouvons pas manquer une visite à l'Institut Ricardo Brennand, un musée-château impressionnant rempli d'antiquités et d'œuvres d'art les plus diverses.
Fondée en 1537 par les colonisateurs portugais, Recife a été ensuite une colonie hollandaise pendant près de 25 ans, avant de repasser en mains portugaises. Son nom fait référence aux récifs sur lesquels le port de la ville est construit. La ville est aujourd'hui la cinquième agglomération du pays et le principal centre économique et touristique de la région du Nordeste. C’est également la capitale de l’état du Pernambouc.
Comme prévu nous sommes allés rendre visite à la Police Fédérale de l’aéroport international de Recife, afin d’essayer d’obtenir une prolongation de notre autorisation de séjour au Brésil. Mais nos espoirs ont été de courte durée et il n’y a malheureusement pas d’exceptions à la règle. Il n’est pas possible d’obtenir de prolongation sans sortir du pays pour une durée de 3 mois, ce qui n’est pas une option pour nous. On devrait donc être avoir quitté le Brésil d’ici au 5 octobre, à moins qu’une subtilité du règlement nous permette peut être de rester plus longtemps. Suspense pour l’instant et je vous en dirais plus d‘ici au 6 octobre…
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