La Vallée du Paraíba

Après une dernière nuit passée à São Paulo au domicile de Simone et Kiko, nous reprenons la route au guidon de la Salamandre pour continuer notre exploration du Brésil. Pour quitter la ville, nous engageons à nouveau les services d’une escorte policière pour effectuer les premiers cent kilomètres. Contrairement à la première fois où l’on était accompagné par une moto avec pilote et passager, ce sont cette fois deux motards chacun sur sa moto qui nous assurent une protection rapprochée. Pour le tronçon dans la ville l’un d’eux ouvre la route et l’autre me suit pour assurer les arrières. À chaque arrêt, celui qui me suit se met en travers de la route afin de faire écran, la main sur le revolver caché sous sa veste (cf. 2ème photo). On se croirait comme dans un film ! Une fois sur l’autoroute, c’est moi qui ouvre la route et les deux motos me suivent afin d’éviter toute agression depuis l’arrière. Le scénario est bien rôdé et c’est sans histoire que l’on sort des zones dangereuses où l’on prend congé de nos anges gardiens, non sans avoir fait une petite photo souvenir.

Nous nous trouvons dans la Vallée du Paraíba qui est une région à cheval sur l'Est de l'Etat de São Paulo et le Sud de l'Etat de Rio de Janeiro. Cette région concentre le plus important PIB du Brésil avec des activités industrielles dans le secteur automobile, mais aussi dans l’agriculture, l’élevage et le tourisme. La Vallée du Paraíba fut le cœur de l'expansion caféière du Brésil au XIXe siècle, ce qui entraîna de nombreux défrichages pour la culture du café. D’un point de vue touristique on y trouve la Costa Verde, avec ses nombreruses stations balnéaires et ses plages de sable blanc bordées par la forêt tropicale.
On arrive à Maresias, une petite station balnéaire où nous sommes attendus par notre amie Talita qui nous héberge chez elle pour deux nuits. Elle nous fait découvrir deux superbes plages des environs ainsi qu’une cascade méga rafraîchissante au milieu de la forêt tropicale. Et quoi de mieux que de terminer la journée par un repas sur la plage arrosé par une Caïpirinha…

Après avoir été reçus par Talita à Maresias, nous sommes accueillis par Tatiana dans sa maison de Ubatuba. Tatiana est la sœur de Simone, et elle est donc aussi une cousine des Roch. Sa maison se trouve sur une colline qui surplombe la plage de Lazaro, au milieu d’une forêt tropicale et avec une vue imprenable sur la mer. On y passe également deux nuits afin de profiter des magnifiques plages des alentours et d’une hospitalité sans faille !

On continue notre progression le long de la Costa Verde et faisons une dernière étape au bord de l’océan dans la petite ville portuaire de Paraty. Il fait bon flâner dans le centre historique, le long des ruelles piétonnes pavées et entourées de maisons blanches aux portes et fenêtres colorées. On y apprécie le farniente à la brésilienne, entrecoupé de visites de galeries d’art, de bons restaurants et de dégustations de Caïpirinhas. C’est particulièrement appréciable d’y être en dehors de la saison estivale afin de pouvoir apprécier cet endroit sans qu’il soit envahi par des hordes de touristes.
Fondée en 1667, à la suite de la découverte d'or dans les montagnes de l'État du Minas Gerais, la ville de Paraty s'enrichit rapidement en devenant le port duquel partent les navires qui transportent l'or vers le Portugal. Pendant deux siècles, ce petit port de pêche dissimulé au fond de sa baie fut le point d'embarquement des armadas de galions chargés de convoyer les richesses du Brésil vers la capitale portugaise, Lisbonne. Aujourd’hui la ville constitue un témoignage de l'architecture coloniale portugaise dont le centre historique a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2019.

Par une belle journée ensoleillée nous montons à bord d’une frégate afin d’aller visiter l’archipel de la baie de Paraty. On fait plusieurs arrêts dédiés à la baignade, et le bar du bateau nous prépare quelques Caipirinhas pour étancher une grande soif. Lors du dernier arrêt on peut faire une dégustation de cachaça, et c’est finalement bien éméchés que l’on rejoint l’hôtel…

Nous quittons Paraty et la côte Atlantique afin de nous enfoncer dans la forêt tropicale de l’arrière pays. La route serpente le long de l’ancien sentier de l'or (Caminho do Ouro) qui servait autrefois à transporter le métal précieux de la jungle montagneuse jusqu’au port de Paraty. Nous montons rapidement jusqu’à près de 1’500 mètres, d’où nous avons une vue spectaculaire sur la baie de Paraty. Une étape de 200 kilomètres de petites routes sinueuses nous emmène à travers les collines de la Serra da Bocaina jusqu’à la petite cité de Bananal où l’on fait halte pour la nuit. Autrefois la ville a joué un rôle important dans la culture du café et était également un point de passage pour le transport de l’or venant de l’état de Minas Geiras. Et comme le samedi s’annonce pluvieux, on décide de passer une nuit de plus dans cette jolie pousada, en attendant le retour du beau temps.
La pluie tombée durant la nuit a bien rafraîchi l’atmosphère et c’est par un petit 15 degrés et sous un soleil radieux que nous prenons la route pour une longue journée de virages. Un premier col dans la forêt tropicale nous permet d’atteindre le petit village de Visconde de Mauà où nous faisons une pause café pour ce qui sera notre dernier arrêt avant le passage dans un nouvel état, le Minas Gerais…

La Vallée du Paraiba