Au Nord de Buenos Aires

Nous laissons définitivement l’Uruguay derrière nous afin de repasser une énième fois en Argentine. La frontière naturelle entre ces deux pays est le Rio Uruguay et il n’y a que trois ponts qui permettent de traverser ce fleuve majestueux afin de rejoindre l’Argentine.
Une fois les formalités douanières expédiées, nous empruntons donc le Puente Internacional General San Martin qui nous amène jusqu’à la petite ville de Gualeguaychú où nous faisons étape pour la nuit.

Pour arriver jusqu’à Rosario nous devons traverser la province de Entre Rios qui, comme son nom l’indique, se situe ‘entre les fleuves’ Uruguay et Paraná. Initialement peuplée par les tribus Chanas, Guaranís et Charrúas, cette région possède un relief plat avec de nombreux cours d’eau et des zones marécageuses. En chemin nous faisons une halte à la Bodega BordeRio qui possède également un restaurant où nous mangeons un immense Osso-buco. Il faut préciser qu’en Argentine ils cuisinent le jarret de bœuf entier à la façon d’une souris d’agneau, ce qui permet de nourrir largement deux à trois personnes.
Nous empruntons ensuite le Puente Nuestra Señora del Rosario afin de traverser le Rio Paraña pour atteindre la ville de Rosario où nous séjournons durant deux jours. Cette ville constitue un important port fluvial sur la rive occidentale du Paraná, accessible à des vaisseaux de haute mer. Elle est notamment connue pour être la ville de naissance du Che Guevara et de Lionel Messi. C’est une ville agréable surtout dans le centre où l’on trouve la majorité des sites d’intérêt touristique comme le monument à la bannière argentine, la Plaza Veinticinco de Mayo, la basilique et de nombreux parcs et espaces verts principalement le long du fleuve.

On se rapproche à nouveau gentiment de la capitale fédérale avant laquelle nous faisons une dernière étape dans la petite ville de San Antonio de Areco. Nous y avons rendez-vous avec Andres et Catalina que nous avions rencontré en Uruguay. Ils habitent dans la région et ont gentiment proposé que nous passions une journée ensemble. Ils viennent nous chercher à l’hôtel et nous montrent les environs lorsque un immense orage éclate sur le chemin du retour. Andres prend le risque de prendre ce qui devait être un raccourci, mais les précipitations des derniers jours on rendu le chemin impraticable et nous restons plantés dans les ornières de boue, avec le fond de la voiture posé sur le sol. Plus moyen d’avancer ni de reculer ! Nous sommes bel et bien embourbés et en plus il pleut des trombes d’eau. Il a fallu deux pickups pour nous sortir de la gonfle, mais ce n’était pas gagné d’avance.
Après être passé par la case séchage et changement d’habits, nous nous remettons de ces émotions en dégustant un délicieux Asado argentin arrosé comme il se doit avec un bon petit Malbec. Encore merci à Catalina et Andres pour leur gentillesse et pour ces bons moments passés ensemble.
Avant de retourner à Buenos Aires, nous faisons la visite du Musée Ricardo Güiraldes qui est dédié à la culture gaucho. C’est une très belle exposition qui permet de se familiariser avec l’histoire et la culture du peuple argentin. Chaque année au mois de novembre, le Parc Criollo et le Musée sont les lieux centraux de la grande Fête de la Tradition qui est la célébration de gauchos la plus ancienne d’Argentine. C’est l’occasion d’y admirer les danses et musiques traditionnelles, mais aussi les spectaculaires jeux équestres réalisés par les cowboys de la Pampa. Nous avons inscrit la date de la prochaine fête dans notre agenda et on espère bien pouvoir y assister…

Nous effectuons ensuite les quelques 100 kilomètres qui nous séparent de Buenos Aires où nous séjournons à nouveau pour une dizaine de jours afin de continuer à explorer cette magnifique ville.
Nous profitons de notre situation géographique afin de visiter le delta tropical dont la ville de Tigre est la porte d’entrée. Tigre est située à 32 km au nord-ouest de Buenos Aires, au confluent du Río de la Plata, du Rio Lujan et du Rio Paraná. Ce delta est caractérisé par ses cours d’eau sinueux qui s’étendent sur une vaste zone et qui forment un réseau d’îles qui ne sont pour la plupart atteignables que par bateau. C’est pour cette raison que Tigre est souvent appelée la Venise de l’Argentine. La majorité de ces îles sont habitées et desservies par plusieurs lignes de lancha colectiva, qui sont des sortes de bateaux taxis.
C’est à bord d’une de ces lancha que nous partons à la découverte de ce labyrinthe aquatique où les résidents vivent dans des maisons sur pilotis. C’est assez bluffant de découvrir ces îles verdoyantes séparées par des fleuves, rivières, ruisseaux, et reliées par des ponts ou passerelles, à seulement quelques dizaines de kilomètres de l’agitation et de l’effervescence d’une ville de plus de 3 millions d’habitants. Et la végétation subtropicale luxuriante contraste fortement avec le béton de la jungle urbaine située à quelques encablures. Nous passons une superbe journée sur l’île de Tres Bocas, à nous balader sur le sentier qui longe la rive et d’où l’on peut admirer de nombreuses villas, des maisons plus traditionnelles et des cabanes de pêcheurs. On y trouve également quelques restaurants, et après s’être sustenté dans l’un d’eux nous reprenons la lancha de retour afin de rejoindre le port et l’agitation de la grande ville.

Depuis notre pied à terre nous visitons également le quartier chinois et son effervescence, le quartier chic de San Isidro avec sa cathédrale gothique et la Villa Ocampo, ainsi que le Parque de los Niños au bord du Rio de la Plata.
J’en profite également pour faire effectuer le service des 95’000 kilomètres sur la Salamandre qui se porte toujours comme un charme.

Et nous voici ensuite de retour pour quelques jours dans le quartier de San Telmo, dans le même appartement qu’il y a un peu plus d’un mois. Buenos Aires regorge de bons restaurants et on en visite un qui maîtrise parfaitement la préparation de la côte de bœuf, de la maturation jusqu’à l’assiette. Nous profitons de ces quelques jours pour faire du tri dans nos affaires, entre ce que l’on décide de jeter, ce que l’on ramène en Suisse et ce qui reste dans les caisses de la moto pour la suite du voyage… On a en effet décidé de faire une pause de plusieurs semaines et de rentrer en Suisse et en Allemagne pour recharger les batteries. Ça risque de ne pas être de tout repos, mais on se réjouit de retrouver la famille, les amis et la patrie.

Après un peu plus de deux ans passés sur la route, nous avons décidé de prendre quelques semaines de pause et de rentrer au bercail afin de nous ressourcer auprès de la famille et des amis.
C’est aussi le moment pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et faire une petite rétrospective : 

  • Un peu plus de deux ans sur la route, soit exactement 758 jours

  • 90’560 kilomètres parcourus, pour une moyenne journalière ridicule de 119,5 kilomètres

  • 21 pays visités sans jamais le moindre sentiment d’insécurité

  • De Tuktoyaktuk à l’extrême Nord du Canada jusqu’à Ushuaia à l’extrême Sud de l’Argentine

  • Des parenthèses inoubliables aux îles Galápagos et sur la Péninsule Antarctique

  • Des extrêmes de températures allant de 0 degrés en Antarctique à 45 degrés au Guatemala

  • Une chute en solo et dans la boue sur la Dempster Highway

  • 6 pertes d’équilibre à l’arrêt ou à l’allure du pas

  • 9 trains de pneus et une seule crevaison

  • 8 services et entretien BMW, et aucun souci mécanique 

  • Une multitude de personnes rencontrées, avec de nouveaux amis dans quasiment chaque pays traversés

 Nous vous souhaitons le meilleur pour les semaines à venir et vous disons à bientôt pour la suite de nos aventures…

Au Nord de Buenos Aires

Suivant
Suivant

Buenos Aires