La campagne de l’arrière pays
Après avoir continué à suivre la côte sur une trentaine de kilomètres, nous bifurquons vers le nord-ouest en direction de l’arrière pays uruguayen. Nous sommes tout proche du Brésil et nous effectuons même une partie du trajet sur la route qui représente la frontière entre les deux pays. Il y a des bornes qui marquent la limite exacte et nous roulons littéralement à quelques mètres du Brésil. Mais le passage de cette frontière n’est pas à l’ordre du jour car la visite de ce pays n’est prévue que dans environ deux mois…
On progresse donc dans la campagne, avec un paysage de pâturages où paissent des troupeaux de bovins, au milieu d’innombrables palmiers. Et ça fait vraiment très bizarre de voire des vaches brouter sous des palmiers. Nous faisons étape dans la petite ville de Treinta y Tres (33) où l’on se rend à la salle communale afin d’assister à un concours de tango.
C’était intéressant de se mélanger avec la populace pour un moment convivial et culturel.
On quitte Treinta y Tres un jour plus tôt que prévu afin de rejoindre Tacuarembó avant la pluie qui est annoncée pour les prochains jours. La ville de Tacuarembó est également la capitale du département du même nom, et c’est la seule ville d’Uruguay qui porte un nom indien. Les prévisions météo s’étant avérées exactes, nous avons passé une journée entière à l’hôtel, à regarder tomber la pluie, et en espérant une accalmie qui n’est jamais venue.
Le lendemain la pluie s’est enfin calmée mais le ciel est toujours plombé par de gros nuages menaçants. Nous quittons Tacuarembó afin de rejoindre la ville de Salto en empruntant la Ruta 31 qui serpente dans des collines verdoyantes, et l’ambiance humide et brumeuse qui y règne nous donne un peu l’impression d’être en Irlande. Certaines portions de route sont en travaux, avec un revêtement provisoire en argile rouge que les pluies de la veille ont rendu extrêmement glissant. Il faut y rouler très très doux et je sens plusieurs fois la roue avant se dérober, heureusement sans conséquence.
La région de Salto est connue pour ses nombreuses sources d’eau chaude et nous logeons pour deux nuits à Termas del Daymán, qui est un village offrant plusieurs parcs aquatiques et spas thermaux. La source chaude est née à la suite d'une recherche de pétrole. Elle jaillit d'une profondeur de 2’000 mètres, à une température de 46°C et avec un débit de 160’000 litres d'eau par heure. De quoi alimenter sans soucis plusieurs piscines.
Les routes uruguayennes sont plutôt ennuyeuses pour les motards car souvent rectilignes et sans relief. En plus le paysage est assez monotone et on est tout contents de faire un bout de route avec un magnifique pick-up Chevrolet des années soixante. Notre boucle dans l’arrière pays touche à sa fin et nous faisons une dernière étape dans la ville de Paysandú qui se situe à proximité du Rio Uruguay. Les lieux d’intérêts ne sont pas légion et nous limitons notre visite à la Plaza Constitución où se dresse la basilique, au Cementario de la Perpetuidad et au Museo Historico. Demain nous traversons le Rio Uruguay afin de retourner en Argentine…
Si l’Uruguay est parfois appelé la Suisse de l’Amérique Latine, ce n’est certainement pas pour ses paysages monotones et ses reliefs désespérément plats. Mais je pense que ce surnom vient plutôt de la relative sécurité et stabilité politique qui y règne, ainsi que du coût de la vie qui est le plus élevé du continent sud américain. A l’exception de la zone côtière et de ses nombreuses plages, ce pays n’a pas grand chose à offrir, et en ce qui nous concerne l’Uruguay ne restera pas un souvenir inoubliable.
La campagne de l’arrière pays